Némésis by James Swallow

Némésis by James Swallow

Auteur:James Swallow
La langue: fra
Format: epub, mobi
Éditeur: Black Library
Publié: 2013-08-15T00:00:00+00:00


Onze

Cachés

Sacrifice

La Cage

Les cavernes étaient profondes dans les flancs de ce canyon creusé dans une région rocailleuse et désolée. Les Dagoneti l’appelaient l’Entaille. Au niveau du sol, la réelle signification n’était pas claire, mais vue du ciel, par les lentilles de l’un des drones d’observation capturés par la résistance, la raison de cette appellation était évidente. L’entaille était une véritable coupure dans le paysage, courant d’ouest en est à travers les étendues rocheuses au-delà de la capitale, comme si un géant avait donné un grand coup de hache à la surface de la planète. Il n’existait aucune route, uniquement des pistes non carrossables qui se terminaient en d’étroites ravines dissimulant les entrées de ce véritable réseau souterrain. Des milliers d’années plus tôt, ce lieu avait abrité la première colonie sur Dagonet, lorsque les gens en provenance de Terra s’y étaient réfugiés en attendant que leurs technologies terraformantes finissent de rendre ce monde plus accueillant pour eux. Les résistants avaient réinvesti les anciennes grottes, certains que, dans ces profondeurs, personne ne pourrait les déloger à moins de raser les collines elles-mêmes sous un bombardement intensif.

Jenniker Soalm marchait dans les tunnels, son visage dissimulé sous sa profonde capuche, passant devant des salles creusées au laser, dont les entrées étaient protégées de rideaux de chaînes ou totalement fermées par des écoutilles étanches. Dans ces cavernes, la pénombre était omniprésente. Seuls quelques globes lumineux avaient été disposés à intervalle irrégulier. Elle croisa de nombreuses gens de Capra, dont certains étaient de véritables guerriers, mais il y avait également beaucoup de civils et même des enfants.

Soalm perçut des bribes de la vie quotidienne de ces résistants à travers des rideaux écartés ou des portes ouvertes. Elle vit Beye et quelques autres autour d’une table recouverte de cartes, et passa devant l’armurerie improvisée remplie de ce qui avait été pris aux FDP, devant un cuisinier qui leva les yeux vers elle tout en remuant à l’aide d’une grosse louche le contenu d’une large marmite, des réfugiés autour d’un feu, ou des enfants jouant non loin en ignorant visiblement la lourdeur de la situation. Cela n’était pas surprenant pour Soalm, car les rebelles n’avaient pas beaucoup d’autres endroits où se cacher.

Plus loin, elle aperçut une salle convertie en infirmerie rudimentaire, juste à côté d’une autre dans laquelle des silhouettes étaient penchées sur un appareil relié à de nombreux câbles et connecteurs. Soalm remarqua l’odeur familière des explosifs chimiques.

Une porte grinça en se fermant à son passage et elle se retourna. Elle vit l’un des hommes de Capra lui adresser un regard vide depuis l’intérieur. Par-dessus son épaule, un soldat des clans était ficelé sur une chaise ; il disparut hors de vue un instant plus tard. Elle s’arrêta et entendit des pas derrière elle.

Elle se retourna et vit approcher deux enfants, les yeux remplis de peur et d’inquiétude. Ils étaient tous deux sales, vêtus d’habits fatigués et trop larges pour eux. Elle ne pouvait dire s’il s’agissait de garçons ou de filles.

— Hé ! lui lança le plus grand des deux.



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